mardi 11 novembre 2008

90e anniverasire de l'armistice du 11 Novembre 1918

Beaucoup de monde autour du Monument aux morts pour commémorer le 90e anniversaire de l'armistice de 1918

Le défilé se forme devant la mairie, la gerbe est portée par les enfants du village.

Après avoir déposé la gerbe portée par les enfants du village, Jean FABREGUE a procédé à l'appel aux morts : 25 jeunes aiguézois morts pour la France lors de la première guerre mondiale.






La liste des 25 aiguézois "lmorts pour la France" au cours de la guerre 14/18

Après la traditionnelle minute de silence, le maire a confié à Vincent CHABOT un enfant du village la lecture d'un passage du journal écrit par Paul FONTANILLE Sergent Major à la 3e compagnie du 6e bataillon des chasseurs :



Vincent CHABOT lit avec application et assurance quelques mots du journal de Paul FONTANILLE

10 MARS 1915 dans le journal de Paul FONTANILLE Sergent Major à la 3e compagnie du 6e bataillon des Chasseurs, alors qu’il sait que le régiment de son frère Louis se trouve depuis quelques jours lui aussi à SILLAKERKOFF, en renfort …

« je venais de manger et me chauffais dans mon abri avec MOREAU le sergent téléphoniste.

Coïncidence bizarre je causais de mon frère et lui racontait que tout jeune il avait failli se noyer dans une fosse à purin.

A ce moment arrive le Capitaine SAUVAGEON demandé au téléphone par le Lieutenant colonel.

J’entends qu’on lui dit de prendre les deux écouteurs.

La conversation terminée il se tourne vers moi et me dit que le sous lieutenant FONTANILLE, mon frère vient d’être blessé, que les brancardiers sont partis le chercher mais qu’il n’a pas d’autres détails.

Au poste de secours, le médecin auxiliaire me dit que mon frère n’est pas encore arrivé, que cela ne saurait tarder, mais il s’empresse d’ajouter qu’il a entendu dire que c’était grave, qu’il valait mieux que je ne reste pas là et que j’aille voir le lieutenant colonel.

Les brancardiers qui arrivent me disent qu’ils n’ont pas pu le trouver.
Je comprends et tombe effondré.

Le lieutenant colonel s’avance vers moi la main tendue en disant :

« mon pauvre Fontanille, votre frère est mort glorieusement pour la France »

Accablé je ne puis rien répondre …

Il me reste à prévenir mes parents et ma belle-sœur.
Quel coup je vais leur porter ! »




Ensuite il fit la lecture des messages du secrétaire d'Etat aux anciens combattants et de la fédération Nationale des Anciens Combattants et victimes de guerre



puis il termina par un texte émouvant écrit par un poilu :



Nous sommes, 50 empilés dans ce réduit, si serrés, que nous ne pouvons faire mouvement

Nos pieds enfoncés dans la terre se gèlent avec elle

Debout, j'ouvre les yeux.

La terrible réalité m'apparaît

Nous allons partir à la mort

Nous finissons par marcher dans un demi sommeil

Inconsciemment, sans ordre, sans voir et sans penser

Comme des bêtes

Dans cette atmosphère où l'on sent la mort insaisissable

On entend des cris des ordres, venus d’ on ne sait où

Le signal de départ vient d'être donné

Les coups de fusils commencent à claquer

Et bientôt un barrage d'acier tombe sur nos os

Bientôt ce sont des cris, des hurlements d'horreur

Des hommes tombent, cassés en deux dans leur élan

Il faut franchir la plaine, balayée par les balles, les membres disloqués, la figure noire, horrible Nous arrivons prés d'eux et un terrible corps à corps s'engage

Les fusils ne peuvent plus nous servir et c'est à l'aide de nos pelles que nous frappons

On titube

On voit un tourbillonnement d'hommes, qu'on ne reconnaît pas, qu'on entend plus

Je saigne du nez et des oreilles

Je suis fou

Je ne vois même plus le danger

Je n'ai plus songé à rien

Mon rôle est fini

Un de mes camarades apparaît, bégayant, ahuri, presque fou.

Je me fais tout petit,

Je me vois les reins brisés, étouffant, creusant la terre de mes mains crispées et là, tout près de moi, s'élève une monotone plainte d'enfant qui gémit et chantonne:

« J'ai mal. Maman. Maman. Mon Dieu je vais mourir ... "

Louis CORTY
la plaque émaillée comprenant 17 noms sur les 25 aiguézois "morts pour la France" a été exposée à l'occasion de ce 90e anniversaire de l'armistice.


La cérémonie s'est terminée par La Marseillaise interprétée par Georges CHABOT suivie d'un vin d'honneur servi devant la mairie.

le vin d'honneur devant la mairie .

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