La victoire des Alliés a été acquise en 1918 au prix de millions de morts dont 1 million et demi de soldats français.
Parmi ces victimes 25 jeunes de notre village qui ont abandonné un jour leur famille, leur village, leur jeunesse, leurs illusions, leurs espoirs et leur avenir pour défendre leur patrie. Loin de chez eux, dans l’abominable enfer des tranchées, ils sont morts pour la France.
Les plus jeunes : Ludovic DALZON et Ernest GADILLE sont morts à 20 ans, les plus âgés Cressan BARNOUIN et Louis VERNET à 39 et 42 ans.
C’est l’année 1915 qui a été la plus terrible pour notre village : 10 morts dont 5 au cours du mois de Juin.
La longue liste s’est close avec le décès de Léon FADAT au camp de WITTENBERG en Allemagne le jour de l’armistice, le 11 Novembre 1918 à l’âge de 22 ans.
Une plaque avec des médaillons émaillés.
le Monument aux morts installé au cimetière.
Le premier monument fut installé dans l'Eglise.
Parmi ces victimes 25 jeunes de notre village qui ont abandonné un jour leur famille, leur village, leur jeunesse, leurs illusions, leurs espoirs et leur avenir pour défendre leur patrie. Loin de chez eux, dans l’abominable enfer des tranchées, ils sont morts pour la France.
Les plus jeunes : Ludovic DALZON et Ernest GADILLE sont morts à 20 ans, les plus âgés Cressan BARNOUIN et Louis VERNET à 39 et 42 ans.
C’est l’année 1915 qui a été la plus terrible pour notre village : 10 morts dont 5 au cours du mois de Juin.
La longue liste s’est close avec le décès de Léon FADAT au camp de WITTENBERG en Allemagne le jour de l’armistice, le 11 Novembre 1918 à l’âge de 22 ans.
Une plaque avec des médaillons émaillés.
le Monument aux morts installé au cimetière.
Le premier monument fut installé dans l'Eglise.
LA LISTE DES 25 "POILUS" Aiguézois "morts pour la France :
Pourquoi tant de morts en 1915 ?
1915 a connu l’enlisement du conflit dans la guerre de tranchées, et elle a été marquée par des tentatives de percées du front. Les soldats de première ligne, soumis aux bombardements et vivant dans des conditions d’hygiène déplorables subirent une forte pression. Mais le front n’apparaissait pas encore totalement figé : chaque camp espérait rompre le front adverse. Les Alliés menèrent plusieurs offensives pour rompre la défense allemande et libérer les territoires occupés.
1915 a donc été une année de combats terribles dans les tranchées, les poilus vivant nuit et jour dans l’humidité, le froid, la faim et la boue, redoutant à tout moment l’obus, la balle, l’explosion de mine ou le gaz asphyxiant. C’est dans cet environnement que sont morts 10 des nôtres lors des offensives en Artois.
L'histoire de ces années de guerre est un sujet passionnant pour notre village tant l'impact a été terrible sur la vie quotidienne pendant la guerre de 14/18.
DES QUESTIONS QUE NOUS NOUS POSONS :
1914
DUMAS Marius né le 10/09/1892 décédé à COINCOURT (Meurthe et Moselle) le 16 Août 1914
BARNOUIN Marcel né le 17/04/1891, décédé le 20 Août 1914 à DIEUZE (Moselle)
CHARMASSON Alphonse né le 14/05/1893 décédé à St SOUPPLETS (Seine et Marne) le 12/09/1914
1915
FONTANILLE Augustin Louis né à AIGUEZE le 16 Juillet 1880 décédé à SILLAKERKOFF en Alsace le 10 Mars 1915 (son corps n’a jamais été retrouvé)
BARNOUIN Crecent (Urbain Louis Cressan) né le 27/08/1876 décédé à AVRECOURT (Haute Marne) le 26/03/1915
LACOUR Gilbert né le 30/12/1880 décédé à Notre Dame de lorette (Pas de Calais) le 11/05/1915 LACOUR André né le 23/01/1879 , décédé à Bois de La Grurie (Marne) le 20/06/1915
ARNAUD Marius né le 11/08/1875, décédé à Bois de la Grurie (Marne) le 20/06/1915
DUBOIS Georges né le 26/03/1892 décédé à BRAUX Ste COHIERE (Marne) le 21/06/1915
MERCIER Marius né le 1/08/1892, décédé à Verdun sur Meuse (Meuse) le 30/06/1915
LACOUR Camille né le 18/07/1884 décédé à HARAZEE (Marne) le 8/09/1915
DUFOUR Hippolyte né le 22/10/1894, décédé à Ferryville (Tunisie) le 2/10/1915
VENTAJOL Casimir né le 10/05/1878 décédé à CUPERLY (Marne) le 10/10/1915
1915 est une année noire pour les aiguézois : 10 victimes sur les 25 que compte notre village ont péri cette année 1915 dont 5 pendant les mois de Mai et Juin, dans le Nord, Nord-Est de la France
DUMAS Marius né le 10/09/1892 décédé à COINCOURT (Meurthe et Moselle) le 16 Août 1914
BARNOUIN Marcel né le 17/04/1891, décédé le 20 Août 1914 à DIEUZE (Moselle)
CHARMASSON Alphonse né le 14/05/1893 décédé à St SOUPPLETS (Seine et Marne) le 12/09/1914
1915
FONTANILLE Augustin Louis né à AIGUEZE le 16 Juillet 1880 décédé à SILLAKERKOFF en Alsace le 10 Mars 1915 (son corps n’a jamais été retrouvé)
BARNOUIN Crecent (Urbain Louis Cressan) né le 27/08/1876 décédé à AVRECOURT (Haute Marne) le 26/03/1915
LACOUR Gilbert né le 30/12/1880 décédé à Notre Dame de lorette (Pas de Calais) le 11/05/1915 LACOUR André né le 23/01/1879 , décédé à Bois de La Grurie (Marne) le 20/06/1915
ARNAUD Marius né le 11/08/1875, décédé à Bois de la Grurie (Marne) le 20/06/1915
DUBOIS Georges né le 26/03/1892 décédé à BRAUX Ste COHIERE (Marne) le 21/06/1915
MERCIER Marius né le 1/08/1892, décédé à Verdun sur Meuse (Meuse) le 30/06/1915
LACOUR Camille né le 18/07/1884 décédé à HARAZEE (Marne) le 8/09/1915
DUFOUR Hippolyte né le 22/10/1894, décédé à Ferryville (Tunisie) le 2/10/1915
VENTAJOL Casimir né le 10/05/1878 décédé à CUPERLY (Marne) le 10/10/1915
1916
REYNAUD Auguste né le 23/10/1880 décédé à Thiaumon (Meuse) le 29/06/1916
DALZON Ludovic né le 27/05/1896, décédé à la Tranchée de Joston le 17/09/1916
DUFOUR Adrien né le 6/03/1881 décédé à La Côte du Poivre (Meuse) le 17/12/1916
REYNAUD Auguste né le 23/10/1880 décédé à Thiaumon (Meuse) le 29/06/1916
DALZON Ludovic né le 27/05/1896, décédé à la Tranchée de Joston le 17/09/1916
DUFOUR Adrien né le 6/03/1881 décédé à La Côte du Poivre (Meuse) le 17/12/1916
1917
REVIRE Joseph, Auguste né le 9 Août 1895 à Aiguèze décédé à l’hôpital de CHERBOURG dans la Manche le 19 Mars 1917 de « maladie ».
VENTAJOL Ernest né le 28/10/1883, décédé à Braye en Lamnois (Aisne) le 8/05/1917
ALLAUZUN Louis né le 20/04/1896 décédé à Mont Haut (Marne) le 21/07/1917
DURIEU Germain né le 7/09/1891, décédé à Sakulévo (Macédoine) le 18/08/1917
VERNET Louis né le 11/11/1875 décédé à Vacherauville (Meuse) le 19/08/1917
REVIRE Joseph, Auguste né le 9 Août 1895 à Aiguèze décédé à l’hôpital de CHERBOURG dans la Manche le 19 Mars 1917 de « maladie ».
VENTAJOL Ernest né le 28/10/1883, décédé à Braye en Lamnois (Aisne) le 8/05/1917
ALLAUZUN Louis né le 20/04/1896 décédé à Mont Haut (Marne) le 21/07/1917
DURIEU Germain né le 7/09/1891, décédé à Sakulévo (Macédoine) le 18/08/1917
VERNET Louis né le 11/11/1875 décédé à Vacherauville (Meuse) le 19/08/1917
1918
GADILLE Ernest (Lucien) né le 13/10/1898 décédé à JUVINCOURT (Marne) le 12/03/1918
CHARMASSON Émile né le 4/01/1896 décédé à la ferme de JONCHERY (Marne) le 15/07/1918
FADAT Léon né le 18/11/1896 décédé au camp de WITTENBERG (Allemagne) le 11/11/1918
GADILLE Ernest (Lucien) né le 13/10/1898 décédé à JUVINCOURT (Marne) le 12/03/1918
CHARMASSON Émile né le 4/01/1896 décédé à la ferme de JONCHERY (Marne) le 15/07/1918
FADAT Léon né le 18/11/1896 décédé au camp de WITTENBERG (Allemagne) le 11/11/1918
1919
DURIEU Émile né le 31 Mai 1894 et décédé à son domicile le 24 Septembre 1919 (blessures de guerre)
Référence : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/DURIEU Émile né le 31 Mai 1894 et décédé à son domicile le 24 Septembre 1919 (blessures de guerre)
1915 est une année noire pour les aiguézois : 10 victimes sur les 25 que compte notre village ont péri cette année 1915 dont 5 pendant les mois de Mai et Juin, dans le Nord, Nord-Est de la France
Pourquoi tant de morts en 1915 ?
1915 a connu l’enlisement du conflit dans la guerre de tranchées, et elle a été marquée par des tentatives de percées du front. Les soldats de première ligne, soumis aux bombardements et vivant dans des conditions d’hygiène déplorables subirent une forte pression. Mais le front n’apparaissait pas encore totalement figé : chaque camp espérait rompre le front adverse. Les Alliés menèrent plusieurs offensives pour rompre la défense allemande et libérer les territoires occupés.
1915 a donc été une année de combats terribles dans les tranchées, les poilus vivant nuit et jour dans l’humidité, le froid, la faim et la boue, redoutant à tout moment l’obus, la balle, l’explosion de mine ou le gaz asphyxiant. C’est dans cet environnement que sont morts 10 des nôtres lors des offensives en Artois.
Témoignage de Paul FONTANILLE :
Paul FONTANILLE Sergent major à la 3e compagnie du 6e bataillon des chasseurs écrits le 8 septembre 1914 a écrit son "journal de guerre" dont une copie nous a été remise par sa petite fille Françoise FONTNILLE JACQUIN :
« La 3e compagnie en tête du bataillon ayant reçu l’ordre d’appuyer le mouvement nous débouchons à notre tour, colonnes par huit sur le plateau. Les balles sifflent, des hommes tombent, nous enjambons morts et blessés. Lâchés par le 111e, nous restons seuls en première ligne, pris de face et de flanc par les mitrailleuses (une trentaine d’hommes dont mon fourrier Coingt sont déjà tombés).
Nous recevons l’ordre de nous replier à 150 m en arrière à l’abri d’un pli de terrain. Le lieutenant Marc me désigne pour amorcer le mouvement et arrêter les hommes à l’endroit désigné. Le repli se fera homme par homme à 30 pas car à ce moment il fait grand jour. Ce mouvement s’effectuera bien d’abord pour se précipiter ensuite mais pas sans pertes. Je rassemble ainsi 63 hommes sur 115 que comptait la compagnie le matin. Pendant ce repli, les balles sifflaient et claquaient si nombreuses qu’à chaque pas de course, on entrevoyait la mort ...
Les autres unités du bataillon ont arrêté le recul du 111e et baïonnette au canon, l’ont ramené à la lisière du plateau .
A notre gauche, le 24e n’a pas débouché du bois dans lequel il s’était engagé malgré les demandes du chef de bataillon Lançon commandant le 6e.
Le général arrive et révolver au poing fait la chasse aux fuyards du 111e. Il restera avec nous toute la journée sur la ligne de feu.... »
Nous recevons l’ordre de nous replier à 150 m en arrière à l’abri d’un pli de terrain. Le lieutenant Marc me désigne pour amorcer le mouvement et arrêter les hommes à l’endroit désigné. Le repli se fera homme par homme à 30 pas car à ce moment il fait grand jour. Ce mouvement s’effectuera bien d’abord pour se précipiter ensuite mais pas sans pertes. Je rassemble ainsi 63 hommes sur 115 que comptait la compagnie le matin. Pendant ce repli, les balles sifflaient et claquaient si nombreuses qu’à chaque pas de course, on entrevoyait la mort ...
Les autres unités du bataillon ont arrêté le recul du 111e et baïonnette au canon, l’ont ramené à la lisière du plateau .
A notre gauche, le 24e n’a pas débouché du bois dans lequel il s’était engagé malgré les demandes du chef de bataillon Lançon commandant le 6e.
Le général arrive et révolver au poing fait la chasse aux fuyards du 111e. Il restera avec nous toute la journée sur la ligne de feu.... »
L'histoire de ces années de guerre est un sujet passionnant pour notre village tant l'impact a été terrible sur la vie quotidienne pendant la guerre de 14/18.
Même si les témoins de cette époque sont de plus en plus rares, il convient tant qu’on a encore la mémoire de ce qu’ont raconté les poilus dans chaque famille d’ en faire profiter la mémoire collective.
Quelques anecdotes :
la municipalité de l’époque : 3 conseillers présents pour délibérer sur les « vêtements chauds pour les soldats » en 1916) ,
les élections de 1919 avec la liste unique « liste des poilus » qui a installé SUAU Marius maire et VINCENT Camille adjoint,
le « journal » de Paul FONTANILLE confié à la municipalité et au « récataïre » archiviste municipal par Françoise JACQUIN sa petite-fille,
des objets de la guerre : casques, masque à gaz, douille d’obus, etc…
le panneau métallique où sont vissées les plaques émaillées de 17 poilus aiguézois « morts pour la France » (sur 25 pourquoi en manque-t-il 8 ?).
La bataille de DIEUZE dont parle Paul FONTANILLE cet épisode de défaite cruelle qui aurait été imputée au 55e Régiment d’Infanterie dans lequel se trouvaient de nombreux "méridionaux" Le 55e RI tenait garnison à Pont St Esprit et Aix en Provence.
Nous avons appris que les soldats originaires de notre région étaient regroupés dans quelques mêmes régiments ou régiments voisins. C’est ainsi qu’on peut comprendre que LACOUR André et ARNAUD Marius aient été tués le même jour au même endroit.
Nous avons appris que les soldats originaires de notre région étaient regroupés dans quelques mêmes régiments ou régiments voisins. C’est ainsi qu’on peut comprendre que LACOUR André et ARNAUD Marius aient été tués le même jour au même endroit.
On note que la famille LACOUR a payé un lourd tribut à la guerre : trois frères tués la même année .
On a appris que Paul FONTANILLE se trouvait avec son frère et qu’il a lui-même participé aux recherches pour tenter en vain de retrouver son corps.
Témoignage sur l'atrocité de la vie au combat :
"Ce matin, on a donné double ration d'eau de vie Imagine ce que peut-être un assaut à l'arme blanche. Ces aciers fins et blancs au bout du fusil, tenus par nos mains crispées. Ce combat, est ce qu'on peut demander de plus terrible à nos corps faibles, tremblants, mortels. On respire un bon coup, avant de plonger, avant le bond dans l'inconnu J'ai peur de l'inconnu, Peur de sortir, peur de me battre Avec une sorte d'inquiétude animale, serrés les uns contre les autres Tous se taisent, Nous sommes, 50 empilés dans ce réduit, si serrés, que nous ne pouvons faire mouvement Nos pieds enfoncés dans la terre se gèlent avec elle Debout, j'ouvre les yeux. La terrible réalité m'apparaît Nous allons partir à la mort Nous finissons par marcher dans un demi sommeil Inconsciemment, sans ordre, sans voir et sans penser Comme des bêtes Dans cette atmosphère où l'on sent la mort insaisissable On entend des cris des ordres, venus d’ on ne sait où Le signal de départ vient d'être donné Les coups de fusils commencent à claquer Et bientôt un barrage d'acier tombe sur nos os Bientôt ce sont des cris, des hurlements d'horreur Des hommes tombent, cassés en deux dans leur élan Il faut franchir la plaine, balayée par les balles, les membres disloqués, la figure noire, horrible Nous arrivons prés d'eux et un terrible corps à corps s'engage Les fusils ne peuvent plus nous servir et c'est à l'aide de nos pelles que nous frappons On titube On voit un tourbillonnement d'hommes, qu'on ne reconnaît pas, qu'on entend plus
Je saigne du nez et des oreilles
Je suis fou Je ne voit même plus le danger Je n'ai plus songé à rien Mon rôle est fini Un de mes camarades apparaît, bégayant, ahuri, presque fou. Je me fais tout petit, Je me vois les reins brisés, étouffant, creusant la terre de mes mains crispées et là, tout près de moi, s'élève une monotone plainte d'enfant qui gémit et chantonne: « J'ai mal. Maman. Maman. Mon Dieu je vais mourir ... "
Louis CORTY
Je saigne du nez et des oreilles
Je suis fou Je ne voit même plus le danger Je n'ai plus songé à rien Mon rôle est fini Un de mes camarades apparaît, bégayant, ahuri, presque fou. Je me fais tout petit, Je me vois les reins brisés, étouffant, creusant la terre de mes mains crispées et là, tout près de moi, s'élève une monotone plainte d'enfant qui gémit et chantonne: « J'ai mal. Maman. Maman. Mon Dieu je vais mourir ... "
Louis CORTY
DES QUESTIONS QUE NOUS NOUS POSONS :
quelle est l’histoire du tableau de plaques émaillées, pourquoi n’y a-t-il que 17 noms sur 25 (il manque : DUMAS Marius, BARNOUIN Marcel, FONTANILLE Louis, DUFOUR Hippolyte, DALZON Ludovic, DUFOUR Adrien, VERNET Louis, GADILLE Ernest) ? , on constate une différence de taille des plaques émaillées et une parfaite symétrie qui n’est pas le fait du hasard. Quel rapport exactement entre le monument aux morts de l’Eglise et celui du cimetière ?
Pour en savoir plus vous pouvez vous reporter au travail de Mihel BENOIT de BAGNOLS SUR CEZE, spécialiste du 55e RI qui a d'ailleurs numérisé le "journal de guerre" de Paul FONTANILLE .
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