Suivi 2012 de l’Alose feinte
du Rhône en Ardèche : une année peu propice à la reproduction !
L’Alose feinte du Rhône, poisson
migrateur endémique des bassins Rhône-Méditerranée et Corse, remonte le Rhône et
ses affluents pour se reproduire en eaux douces. La population d'Alose a connu
une très forte régression depuis le milieu du XXe siècle, notamment du fait de
la construction de barrages. Plusieurs plans de gestion des poissons migrateurs
ont été mis en place depuis 1993 dans le but d’aménager les obstacles à la
migration des aloses : barrages, seuils… présents sur le Rhône et ses affluents
comme l’Ardèche. Ils ont permis d'atteindre un premier objectif : la découverte
de frayères actives, dont 3 sur l'Ardèche, à la hauteur de Vallon Pont d'Arc.
Des aménagements comme des passes à poissons ont également été réalisés au
niveau de Vallon Pont d'Arc, sur les seuils de Salavas et de Gos (ouverture en
septembre 2009). Ils devraient permettre à l'Alose de revenir se reproduire sur
les zones de frai historiques, à la hauteur de la boucle d'Aubenas.
Depuis 2000, du 15 mai au 22
juin, à la demande de l’association Migrateurs Rhône-Méditerranée (MRM),
le SGGA, en partenariat avec la Fédération Départementale des
Associations Agrées de pêche et de Protection des Milieux Aquatiques de
l'Ardèche (FDAAPPMA 07), assure le suivi de la reproduction de l’Alose feinte du
Rhône sur la rivière Ardèche.
L'objectif de l'étude est triple
: observer le comportement de reproduction de l'Alose, évaluer l'intensité de la
reproduction et poursuivre la recherche de frayères actives.
Chaque nuit,
les agents du SGGA et de la Fédération Départementale de pêche comptabilisent,
de 22h30 à 1h30 du matin, le nombre de cercles que font les poissons à la
surface de l’eau. Le son caractéristique des tourbillons des aloses, appelé «
bull », témoigne de la reproduction de l’Alose.
Les résultats sont analysés au
terme de la campagne en fonction de différents paramètres du milieu, comme les
températures, les variations de niveau de l'eau, les débits, certains paramètres
météorologiques, mais aussi la fréquentation humaine et animale sur et aux
abords des frayères. L'Alose est en effet inscrite sur la liste des espèces de
poissons protégés, avec une interdiction de détruire ou d'enlever ses oeufs, et
d'altérer les milieux qu'elle fréquente et ses lieux de reproduction.
Une des problématiques
importantes sur l'Ardèche est donc de concilier les activités humaines avec les
enjeux liés au retour de ce poisson, qui se reproduit sur des zones fréquentées
par des baigneurs, des canoéistes et des pêcheurs, mais aussi au retour ou à la
confortation d'autres populations piscicoles migratrices comme l’Anguille, la
Lamproie, l’Esturgeon et les Salmonidés.
Malgré des conditions propices à
la reproduction, celle-ci a été, en 2012, tardive et très faible. Et les 24
personnes (un record !) mobilisées pour le suivi nocturne de cette espèce, n’ont
pas permis de découvrir d’autres frayères en amont des sites
suivis et des passes à poissons existantes.
Les efforts portant sur la
recherche de la présence de l'Alose en amont des seuils équipés seront très
certainement poursuis les prochaines années. Il faut donc se montrer patient
quant à la recolonisation du linéaire de la rivière par l'Alose.
Bénédicte RAOUX
Chargée de communication au SGGA
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