Après la sonnerie des cloches, rappelant celles de l'armistice ou de la victoire, en tous cas de al fin des hostilités donc de l'affreuse guerre, le cortège avec la gerbe portée par les enfants se dirigea vers le monument aux morts.
Le maire prononça quelques mots pour rappeler la souffrance des soldats lors de cet épisode douloureux de l'histoire mondiale, citant notamment quelques lignes de Louis FONTANILLE qui a vécu en direct la mort de son frère mobilisé tout près de lui.
L'appel aux morts (25 noms pour notre petit village !) fut suivi de la minute de silence, de la Marseillaise interprétée par Georges CHABOT, un poème lu par Vincent CHABOT et l'appel du Président de la République à honorer les morts de toutes les guerres même les conflits actuels.
Un vin d'honneur conclut cette commémoration..
Discours du maire :
"Une date peu banale aujourd’hui : 11/11/11. Voici 93 ans les mêmes cloches que nous venons d’entendre annonçaient dans l’allégresse la victoire et la fin des hostilités de cette affreuse guerre qui a fait tant de victimes en déchirant l’Europe.
Nos 25 jeunes aiguézois dont le nom est gravé sur ce modeste monument aux morts ainsi que sur le marbre d’une chapelle dans l’Eglise sont là pour témoigner de l’affreux massacre qui a saigné nos campagnes de 1914 à 1918. Jamais partis de chez eux, des terres aiguézoises qu’ils travaillaient en famille, ils ont été immergés directement dans un enfer de boue, de balles, d’obus, de baïonnettes, de gaz, de sang, beaucoup de sang parmi les morts et les mutilés. Un sacrifice qui n’a pas réussi à éradiquer la guerre. Si au moins ils avaient réussi le pari de mourir pour la paix en mourant pour
Dans les carnets de Paul FONTANILLE Sergent Major à la 3e Compagnie du 6e bataillon des Chasseurs Alpins à la page du 10 Mars 1915 :
« je venais de manger et me chauffais dans mon abri avec Moreau le sergent téléphoniste . Coïncidence bizarre je lui parlais de mon frère et lui racontait que tout jeune il avait failli se noyer dans une fosse à purin. A ce moment là le capitaine est appelé au téléphone. J’entends qu’on lui dit de prendre les écouteurs.
La conversation terminée il se tourne vers moi et me dit que le sous lieutenant Fontanille, mon frère, vient d’être blessé, que les brancardiers sont partis le chercher.
Je pars au poste de secours du Sattel où je compte le trouver.
Au poste de secours, le médecin auxiliaire Chaussegros me dit que mon frère n’est pas arrivé, que cela ne saurait tarder, mais s’empresse d’ajouter qu’il a entendu dire que c’était grave, qu’il valait mieux que je ne reste pas là et que j’aille voir le lieutenant colonel qui en savait peut-être plus long que lui. Un infirmier du 23e me tient le même raisonnement. Des brancardiers rentrent mais j’avais entendu qu’on les avertissait que j’étais là. A moi ils disent qu’ils n’ont pu le trouver. Bien sûr je comprends et tombe effondré. Je supplie Chaussegros de me dire toute la vérité, il me répond qu’il n’en sait pas davantage et insiste encore pour que j’aille voir le lieutenant colonel.
Je demande aux brancardiers de partir encore avec moi, ils me disent oui d’abord tout en me soutenant, puis qu’ils iront seuls car il faut que je me repose. On m’emmène chez le lieutenant colonel. En me voyant il devine que j’ai compris mon malheur et s’avance vers moi la main tendue en me disant : mon pauvre Fontanille votre frère est mort glorieusement pour
FONTANILLE Augustin Louis né à AIGUEZE le 16 Juillet 1880 décédé à SILLAKERKOFF en Alsace le 10 Mars 1915 (son corps n’a jamais été retrouvé)
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